Les deux systèmes de surveillance opérationnelle américain et russe sont brièvement présentés ici. De nombreux pays disposent de moyens au sol, voire pour certains en orbite. Leur liste étant longue, cette page ne présentera que les moyens français et en particulier ceux du CNES.
Il existe à ce jour plusieurs systèmes de surveillance opérationnels :
- Le réseau de surveillance américain, composé de radars et de télescopes qui est opéré par le 18th Space Control Squadron (18 SPCS), suit régulièrement environ 35000 objets d’une taille supérieure à 10 cm en orbite basse et 1m en orbite haute, et maintien à jour ce catalogue d’objets. La version publique de ce catalogue est disponible sur le site www.space-track.com.
- Le réseau de surveillance russe est aussi composé de radars et de télescopes. Il est opéré par les troupes de la défense aérienne nationale (PVO) avec la participation de quatre autres organisations au niveau des opérations (IKI INASI, Space Research Centre Kosmos, Vympel Corporation, Kias System). Grâce à ce système, un catalogue d’objets est créé et maintenu. Aucune version publique de ce catalogue n’est disponible sur le web.
- Le système militaire français GRAVES qui a été développé par l’ONERA et est mis en œuvre par le CDAOA (Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes). Il permet de suivre de l’ordre de 2000 objets en orbite basse. Ainsi que des télescopes civils (TAROT).
Les principales missions d’un système de surveillance opérationnel sont la détection des objets, leur identification et leur suivi, le traitement des mesures réalisées par les capteurs, la création et la maintenance d’un catalogue d’objets, la planification des tâches des capteurs et la prédiction de la rentrée atmosphérique des objets.
La France dispose de radars et télescopes militaires et civils.
Radars
Le radar GRAVES a été mis en œuvre par l’Armée de l’Air en 2005. Il est dédié à la veille et à la trajectographie d’objets en orbite basse.
Les radars de trajectographie SATAM qui sont mis en œuvre par l’Armée de l’Air et dont la mission principale est le suivi des débris pour la gestion des risques de collision et la prévision des rentrées atmosphériques.
Le bâtiment BEM Monge est mis en œuvre par la Marine Nationale française, mais les équipements radars qui y sont installés appartiennent à la DGA/DCE. Il dispose de 3 radars de trajectographie.

Télescopes
Le CNES utilise le système TAROT, constitué de trois télescopes de type Newtonien à monture équatoriale, équipés de caméras.
Le système TAROT appartient au CNRS, un des télescopes TAROT est installé au plateau de Calern en France, un deuxième est situé à l’observatoire de la Silla au Chili, et le dernier à l’île de la Réunion. Un quatrième TAROT appartenant au CNES est en cours de déploiement en Nouvelle Calédonie, et à terme les quatre télescopes seront la propriété du CNES.
Le champ de vue des télescopes TAROT est de 1.86° x 1.86° pour ceux de Calern et Chili, et de 4.2° x 4.2° pour celui de la Réunion. La mission principale de ces télescopes est l’observation des contreparties des sursauts Gamma, phénomène apparaissant 1 fois tous les 15 jours en moyenne.
Le CNES utilise donc TAROT durant le restant du temps disponible pour les observations sur les débris spatiaux. Pendant ce temps d’observation, TAROT permet la détection et le suivi des objets en orbite.
TAROT est aussi régulièrement utilisé dans le cadre des « exercices IADC ».
